Dans mes rêves, j'y ai droit

ʻʻ des bêtises qu'un enfant ne croirait
pas ʼʼ

sonny P. tonehenge

aaron tonehenge

Elle entend la porte claquer bruyamment derrière elle, et bien qu'elle soit responsable de cet éclat de violence, Sonny ne peut s'empêcher de grimacer, comme si compatir avec la douleur de l'édifice de bois pouvait atténuer la douleur de cette pauvre entrée. Mais, bien loin de s'attarder pour s'excuser, elle jette violemment son manteau sur le premier fauteuil qui tombe à sa portée, tout en sachant très bien que tant de désordre mettra Aaron dans tous ses états. Et elle s'en moque. Pire : elle n'attend que ça. Qu'il puisse, pendant même un tout petit moment, ressentir un dixième de la colère qu'elle est actuellement en train d'éprouver.

Elle monte précipitamment les escaliers et débarque comme une furie dans le bureau de son frère. D'Aaron. De l'idiot notoire qui lui sert, bien malgré elle, de colocataire, faux-demi-frère et collègue. Enfin. Co-dirigeant, comme les a nommé leur père. Chose que le brun, déjà plus que souvent insupportable, s'acharne à oublier tous les quatre matins. Et chose pour laquelle se bat la jeune fille au quotidien, avec la nette idée de commencer à radoter avant l'âge.

AARON ! Tu comptais me dire un jour que tu essaie de faire voyager des automobiles par-delà l'Atlantique, ou tu attendais de m'expédier à l'autre bout du monde dans l'une d'entre elle pour que je le découvre ?

Elle ne s'épuise même pas à lui rappeler que, pour son père comme pour toute la famille Tonehenge, la compagnie maritime est dirigée par les deux enfants du couple. Pour la bonne et simple raison qu'Aaron n'est le fils de pas grand-monde. Et que Sonny, femme métisse bien trop extravagante pour les temps actuels, n'est pas une héritière digne d'être reconnue comme telle.

Elle souffle vers le haut pour redresser une mèche rebelle de sa coiffure courte et se plante, droite comme un I, les bras croisés sur la poitrine, fusillant Aaron de son regard noir charbon, bien utile pour démontrer l'étendue de sa colère. Bien que depuis 20 ans que leur querelle existentielle dure, la métisse ne perd pas espoir d'un jour réussir à réellement impressionner Monsieur Tonehenge Junior...

Jeux d'enfants

Feat Sonny Tonehenge

-Sonny, tu crois que tu peux...

Le jeune brun n'a pas le temps de réprimander plus longtemps sa demi-soeur qui lui balance alors un flot de parole, sérieusement énervée et remontée envers lui. Il blanchit rapidement en écoutant la raison de la colère.
Il y a quelques jours il a été contacté par un gars du clan Crewstones qui se trouvait avoir quelques voitures qu'il souhaitait vendre avant que le clan Baylies n'interfère. Voilà déjà plusieurs jours qu'il s'arrange pour organiser les échanges et la vente de ces nouveaux "bijoux". Depuis la reprise de l'entreprise, Aaron a toujours cherché à diversifier les activités afin d'augmenter la rentabilité et il pensait que tant que sa soeur s'occupait des croisières, elle ne mettrait pas le nez dans le business.
Doucement il ragea et pensa qu'il devait s'agir de ses nouvelles amies du clan Baylies qui lui avaient raconté tout cela. L'idée que Sonny traîne avec des gens de la sorte le révulsait mais surtout l'obligeait à garder beaucoup de choses secrètes, notamment cette histoire de cargaisons de voitures pour les Etats-Unis.
Il essaya de ne rien faire transparaître sur son visage, le gardant froid et de marbre et rebaissa alors le regard sur ses registres et son bureau.

-Je croyais que tu t'occupais de la partie Croisière et décoration Sonny et non des affaires et relations étrangères qui sont on ne peut plus ennuyantes.